Le 15 mars dernier, les élèves latinistes de 3e B ont suivi avec intérêt la conférence "L’hospitalité dans l’Odyssée d’Homère" de Madame Annie Collognat-Barès, professeur de lettres supérieures au lycée Victor Hugo, à Paris, et auteur d’ouvrages sur l’Antiquité grecque et romaine. Cette conférence était organisée par l’Association I. DE.L.A., en partenariat avec la mairie de Nevers et la Chambre de Commerce et d’Industrie.

L’exposé de Madame Collognat-Barès nous a proposé un Ulysse ethnologue et anthropologue. Ulysse, qui était un guerrier et un marin, est devenu un explorateur malgré lui. En attendant la joie de retrouver son foyer et sa fidèle épouse, Pénélope, celui qui a tant souffert de nostalgie, c’est-à-dire du"mal du retour", va rencontrer, au cours de ses escales, des peuples inconnus à son époque : ce voyage initiatique le conduira à connaître les autres pour mieux se connaître lui-même. Dans cette "odyssée", Ulysse sera très souvent l’hôte d’étrangers. L’hospitalité, en Grèce, est un lien fondamental et sacré qui unit les hommes et qui sert de contrepoint à un monde de violence. Mais si Ulysse profite de la "bonne" hospitalité et du rituel qui l’accompagne chez les Phéaciens, ultime étape de son retour sur une terre mythique faisant penser à l’Atlantide, il devra subir la "mauvaise" hospitalité chez les Lotophages, Circé, le Cyclope et les Lestrygons, puisque ces êtres inhumains, non policés, le priveront de tous ses compagnons. Calypso, quant à elle, lui prodiguera son amour et ses soins pendant sept ans, mais son hospitalité sera ambiguë puisqu’elle désire le garder pour combler le vide de sa solitude et retarde ainsi le retour du héros.

L’hospitalité oblige donc les gens à se révéler, à montrer leur condition d’homme : elle est surtout valeur de civilisation.